• Ci-dessous une déclaration de la députée bruxelloise Fatoumata Sidibé (merci à L.). Chère Anka, tu y reconnaîtras notre dernière discussion, notamment sur l'inconscience des femmes qui choisissent d'afficher leur allégeance, à Dieu croient-elles, sans avoir la moindre idée de ce qui se joue au-delà d'elles. Ou qui refusent de s'en soucier. Et, pour une minorité militante, le promeuvent en toute connaissance de cause.


    Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

    Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

    Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

    Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

    Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

    Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

    Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

    Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

    Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

    Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

    Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

    Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

    Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

    Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

    Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

    Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

    Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

    Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

    Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

    Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».


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  • Le politico-humoriste Dieudonné et son acolyte du Parti Antisioniste Yahia Gouasmi ont donné une conférence de presse au Théâtre de la Main d’Or, le 28 novembre 2009 afin d’annoncer la production iranienne du film Le Code Noir et de revenir sur leur rencontre avec le président iranien Ahmadinejad.

    Devant un parterre de militants (rires et applaudissements), du micro de la télévision iranienne SAHAR et de quelques journalistes français, Dieudonné a animé une conférence de presse pour annoncer fièrement que l’Iran produirait sa prochaine œuvre artistique, le film Le Code Noir, projet cinématographique de M'Bala M'Bala consacré, c'est louable, à la traite négrière atlantique. Pourquoi pas, ce tragique épisode de notre histoire mérite d'être narré pour ce qu'il est : un crime abject commis à une époque où nul ne se souciait des Droits de l'homme et où nul n'imaginait que les Noirs (et les femmes) étaient dotés d'une âme, usant des uns et des autres au gré de la supériorité ontologique dont ils pensaient être les dépositaires.

    Peut-être une façon de récompenser « l’artiste » pour sa participation comme tête de gondole à la dernière campagne européenne du Parti Antisioniste, dont le programme est d'éradiquer les "sionistes" de la surface de la planète puisqu'ils seraien à l'origine de tous les problèmes rencontrés sur icelle, du 9/11 aux divorces affectant les amours mortes.

    Il est amusant de noter qu’au cours de ce simulacre de conférence de presse, Dieudonné exige de son auditoire professionnel (c'est une conférence de presse, donc, avec un parterre de journalistes professionnels dûment prévenus, invités et contrôlés), lorsque l'un d'entre ses membres se hasarde à poser une question, qu'il décline, comme sous un Hortefeux décomplexé, son identité : "Monsieur... de …", aime-t-il à préciser. Cette technique habituelle a pour but de mettre la pression sur le journaliste en suggérant qu'au moindre faux-pas d'icelui, la répression juridique pourra être sévère. Elle permet en outre de ne jamais répondre aux questions, qualifiant même certaines d'entre elles de malhonnêtes.

    Fermons la parenthèse : ce traitement de faveur n'est évidemment pas réservé aux « journalistes amis », comme Ahmed Moualek par exemple, dont on reconnaît ici la voix (troisième intervention). Ces derniers ne sont pas présentés au public béotien, censé les connaître, d'une part, et censé reconnaître, d'autre part, qu'ils posent des questions honnêtes puisque Dieudonné y répond sans barguigner ni chipoter.

    D’ailleurs, Moualek pose la seule question qui intéresse Dieudonné : quel a été le traitement médiatique de la presse française lors de sa visite en Iran ? (Evénement d'importance nationale, voire internationale s'il en fut dans l'instant donné.)

    En réalité, la presse française n’a accordé que peu d’intérêt au voyage perse de l’ex-humoriste. Dieudonné avait espéré une couverture nationale, peut-être même un JT de 20 heures car tout avait été fait pour que son voyage devienne un coup médiatique.

    La tentative du coup médiatique Clotilde Reiss

    Dans un premier temps, les deux compères affirment que le but de leur visite à l’Ambassade de France de Téhéran avait pour seule vocation de rencontrer Clotilde Reiss en tant que compatriotes. Clotilde Reiss est cette jeune étudiante française accusée d'espionnage et interdite de retour en France par le régime des mollahs. Yahia Gouasmi, ami de Dieudonné et personnage pour le moins ambigü, ajoute même qu’il « voulait porter assistance à cette fille ».

    Et puis rapidement, le discours change : Gouasmi et Dieudonné se transforment en détectives privés. Le président du PAS  (Parti anti-sioniste) déclare qu'il désirait s’apercevoir par lui même si Clotilde Reiss était « une jeune fille tout à fait innocente ou si elle avait été envoyée pour faire ce qu’on lui reproche » (espionnage pour le compte de la France).

    Dieudonné d’ajouter alors dans l'une de ses réflexions simplistes qui sonne comme un avertissement : « Il serait préférable qu’elle montre qu’elle n’a pas une aversion radicale envers le courant antisioniste, au contraire, parce que si elle dit non aux antisionistes, à ce moment-là on peut imaginer que son projet est de servir le sionisme, et donc on peut imaginer aussi qu’elle a sa place en prison en Iran. » Etrange, de la part de quelqu’un qui postulait pour représenter la France au Parlement européen, et qui soudain se sent investi, au nom de la "culture" peut-être (cf. cette conférence de presse), d'une mission discursive pour le moins orientée sur des problèmes géopolitiques brûlants.

    L’objectif de cette visite de « courtoisie » est finalement révélé par Yahia Gouasmi qui affirme qu’il lui « était facile en période de fête religieuse (Aid) de demander au Guide Suprême (Khamenei) une miséricorde pour la fête du sacrifice pour cette fille. Mais ils (l’Ambassade de France) ne voulaient pas qu’elle revienne avec Dieudo et moi : tout simplement ». Cette visite n’était donc pas si désintéressé eque cela, le but était d’apparaître devant la presse avec Clotilde Reiss comme des libérateurs de la jeune otage.

    Rentrant bredouille et comprenant que son voyage n’aura suscité que très peu d’intérêt en France, le Tragicomique tente une dernière cartouche lors de sa conférence de presse en évoquant le cas du terroriste « Carlos ».

    Libération de Carlos

    Dans un lapsus évocateur, le comique antisioniste évoquait la demande du président vénézuélien Chavez « de libérer, quoi, enfin de le libérer… de l’extrader  ». Dieudonné juge que la place du terroriste Carlos, auteur de plusieurs attentats sur le sol français qui ont blessé des dizaines de personnes et qui ont coûté la vie à deux policiers de la DST, « est dans son pays d’origine, bien évidemment ».

    Peu importe à Dieudonné les crimes reprochés et la sentence d’une Cour d’Assises. Son soutien Carlos, lors des élections européennes, a « été kidnappé dans un pays étranger et il est étranger lui même… j’espère que Carlos sera extradé dans son pays très vite », affirme-t-il, en tant qu'artiste ne se mêlant pas de politique.

    Est-ce une communauté de pensée (haine d’Israël ou islam révolutionnaire) qui pousse Dieudonné à exiger la libération de l’auteur de plusieurs tentatives d’abattre des avions de ligne de la compagnie EL AL remplis de civils ? Est-ce parce que la compagne de Carlos se trouve être l’avocate de Dieudonné ou encore pour complaire au chef d’Etat vénézuélien (l’espoir d’une aide supplémentaire pour son film) que l’"humoriste" campe sur une position qui va à l’encontre de la justice de son pays, la France ?

    Par cette prise de position, Dieudonné nous donne un éclairage sur la notion de justice telle qu’il l’entend…

    L’antisionisme paravent de l’antisémitisme

    « Il y a une industrie du cinéma qui va se développer à partir de la France dans un axe qui est l’antisionisme »,  annonce Dieudonné. Or le film en projet sur l’esclavagisme (Le Code Noir) n’a aucun lien avec le sionisme. En effet, la traite négrière française s’est étendue à peu près sur deux cents ans, de 1641 à 1848. Et le sionisme a été créé en 1897 soit plus de 49 ans après l’abolition de l’esclavage en France !

    On ne voit vraiment pas comment Dieudonné va pouvoir lier le sionisme à l’esclavagisme  sauf à faire un amalgame entre sionisme et juif, comme lors d’un interview en 2004 dans le Journal du Dimanche, il donnait une piste « Ce sont tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle et aujourd’hui l’action terroristeCeux qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage  », ou au cours de la présente conférence de presse : « l’axe du mal pour nous qui sommes ici et en Iran, c’est cet axe américano sioniste qui organise des guerres, qui pille le monde depuis trop longtemps, qui a organisé l’esclavagisme sur cette planète » ou encore lors d’une émission en direct de Méditerranée FM, le 28 mars 2005 : « Il y a eu des Juifs négriers, mais ça, il s’en sont foutu mais plein les fouilles avec le commerce des Noirs. » Et d’ajouter que la « communauté juive, notamment aux Etats-Unis avait quasiment le monopole sur les armateurs, les bateaux ».

    Le mythe des « Juifs négriers » figure dans l’arsenal idéologique de quelques mouvements sectaires noirs et groupes d’extrême droite. Les uns et les autres puisent indistinctement leurs « preuves » dans les pamphlets de Nation of Islam et des néo-nazis américains. On retrouve ainsi l’assertion que « le vaste trafic d’esclaves noirs fut un monopole juif », dans un écrit d’un antisémite obsessionnel nommé Jacques Daudon, avec en guise de référence trois livres : La pieuvre mondialiste attestée par les Protocoles des Sages de Sion, de Sulkos, Les responsables de la seconde guerre mondiale, de Rassinier, et Les mythes fondateurs de la politique israélienne, de Garaudy.

    Or une simple lecture de l’article 1er du Code Noir permet de comprendre que ce texte régissant la vie des esclaves dans les colonies françaises demandait également l’expulsion de tous les juifs des colonies :

    « Enjoignons à tous nos officiers de chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme ennemis déclarés du nom chrétien, nous commandons d’en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens »

    En matière de falsification historique Dieudonné atteint le comble de l’ignominie lorsqu’il explique toujours sur Méditerranée FM : « Le premier article du Code Noir, c’est : » Nous interdisons le commerce aux Juifs ». Mais pourquoi ? Parce que les Juifs avaient ce commerce-là, avaient le monopole de ce commerce depuis longtemps et qu’il fallait introduire une dimension chrétienne, c’est à dire qu’il fallait arrêter de castrer les mâles, il fallait arrêter de jeter les enfants à l’eau, donc à un moment donné la volonté du Code noir, c’est ça »

    En réalité, le Code Noir n’interdit pas ‘le commerce’ aux Juifs. Louis XIV réitère l’édit d’expulsion des Juifs de France qui avait été signé par Louis XIII en 1615 et l’expulsion des Juifs par Louis XIV avait pour objet « d’introduire une dimension chrétienne » dans les pratiques esclavagistes, les Juifs ayant, selon Dieudonné, pour habitude (à la différence des chrétiens) « de castrer les mâles », et « de jeter les enfants à l’eau ».

    Il ne faut jamais présumer de l’avenir mais avec les thèses déjà abordées sur le sujet par Dieudonné je ne doute pas que les Juifs soient présentés comme les organisateurs et les principaux bénéficiaires de la traite triangulaire comme ils sont aujourd’hui les supplicateurs des palestiniens. Les noirs et les musulmans unis dans la souffrance causée par ces juifs d’hier et d ‘aujourd’hui que l’on nomme sionistes !

    Dieudonné annonçait dans la conférence de presse « le film abordera le sujet de la traite des Noirs comme vous ne l’avez pas lu dans les livres d’histoire  » c’est normal, ce n’est pas l’Histoire…


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  • C'est sous la plume sublime de l'écrivain et critique littéraire Pierre Jourde que le débat controversé sur l'identité nationale m'intéresse. Sensible, posé et nuancé. Offrant autant de douceur que de liberté à penser. Echappant aux déclarations éreintantes et aux parfums de scandale qu'il faut subir à ce sujet. Un extrait :

    Reste l'éternel argument : «ça fait le jeu du Front national», ou «c'est un piège électoraliste tendu par la droite».  Moyennant quoi, on ne débat jamais de rien, d'autant plus que, dans une démocratie, il y a toujours une élection en vue. Il faut s'emparer d'un problème, ne pas avoir peur d'en discuter, voilà tout. Quelles que soient les intentions supposées, les calculs politiques, c'est la recherche du sens qui importe. Un débat échappe en général aux intentions de qui voudrait le contrôler. Ce n'est jamais le débat qui fait le lit des extrémismes, mais bien l'absence de débat. On n'a jamais vu le fascisme s'enraciner dans la discussion. Si vous discutez de truc, vous faites le jeu de machin, c'est au contraire le raisonnement typique du terrorisme intellectuel (et du totalitarisme).


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  • Ce n'est pas un scoop, la votation suisse sur l'interdiction des minarets n'a pas manqué de passionner. Et pas seulement la "blogosphère". Les Identitaires et avec eux les marges et les franges de l'extrême-droite française, sans suprise, s'en sont donné à cœur-joie. Sablant le champagne et priant pour qu'un tel débat sanctionné par une loi (à défaut d'article constitutionnel, comme c'est le cas chez les Helvètes) contamine (sans rêts, ah ah) la douce France. France qui, selon les sondages Ifop-BVA - et contrairement aux clics de votes sur internet -, n'envisage pas vraiment de légiférer sur la question, tout occupée qu'elle est à définir son identité  nationale entre "traditions" et "modernité", entendre "France moisie" versus "multiculturalisme".

    Il y aurait certainement une troisième voie, comme on dit, à trouver, mais ce n'est certainement pas Edwy Plenel (journaliste et créateur du site Mediapart) quand il coupe délibérément la parole à Elisabeth Lévy (rédactrice en chef du site Causeur) sur Public Sénat et qu'il use envers elle d'arguments d'autorité dignes des pires forums du Web, qui y contribuera. Quand bien même il initie une pétition signée par, selon ses termes, quelque dix mille savants et amoureux de la connaissance (le monde de l'intelligence serait tout petit, et les imbéciles tous les autres), destinée à interdire le débat sur une question somme toute légitime : qu'est-ce que la France ? Que peut-elle être et devenir ?

    Proposer de clore un débat, c'est tout de même, en démocratie, quelque peu contradictoire. Dont acte pour Edwy Plenel.

    Mais revenons-en à la question démocratique, donc à la votation populaire selon les termes de la démocratie en Suisse. Et à son résultat : les Suisses ne veulent plus que soient érigés des minarets dans leurs paysages d'Heidi, de vaches à cloches et de montres intransigeantes.

    Après que se soit indignée la classe politique française de gauche, en appelant à la discrimination, sans surprise non plus, le prédicateur Al-Qaradawi (haut membre du Conseil européen de la fatwa et supra-intervenant en terme de conformité à la charia, loi islamique), l'Iran, la Libye, l'Egypte se sont offusqués et de nationale voire de voisinage, la question, apparemment cruciale, a gagné les cercles actifs des relations internationales.

    "Mon minaret m'appartient !", semblent nous dire ces personnalités concernées tant par les droits islamiques que par les Droits de l'homme, oubliant que ces derniers concernent les individus et leurs libertés fondamentales (vivre, s'exprimer) et non pas de quelconques groupes religieux s'estimant lésés par un choix national, quand bien même il fut impulsé par un parti populiste. Oubliant également que, comme l'ont rappelé quelques spécialistes, les minarets n'ont jamais été affaire sacrée, qu'elle fût symbolique ou transsubstancielle. Absents aux premiers temps de l'islam, ils ont d'ailleurs largement intégré les paysages dans lesquels ils ifurent ensuite, éventuellement, construits.

    En France, Caroline Fourest, journaliste et essayiste, rédactrice en chef de la revue Prochoix, qui avait manifesté son désaccord avec les termes de cette votation, a réagi quelques jours plus tard dans les colonnes du Monde, exprimant sa crainte de voir les mouvances de l'islam intégriste s'approprier cette décision pour se draper dans leurs oripeaux victimaires coutumiers et, jouant sur cette fibre sensible, recruter de manière décuplée.

    Il est probable que la Suisse ait renvoyé à Mouhammar Kadhafi un chien de sa chienne (ou une horloge de sa fabrication). Cf. les récents problèmes avec le fils Khadafi, ainsi que les otages suisses chez le Guide lybien et les imprécations de ce dernier. Mais s'est-on demandé si la majorité des votants n'a tout simplement pris conscience que, sur ce petit territoire aussi apprécié pour le calme de son lac Léman que méprisé pour sa neutralité hors finances, se fourbissent déjà, et depuis longtemps, les armes du djihad armé, certes, mais également celles de "l'invitation à la conversion" que prône, dans un premier temps, la confrérie des Frères musulmans ?

    Courant complexe, multiple et rassembleur né en Egypte dans les années vingt par la volonté d'Hassan al-Bana, le mouvement des Frères musulmans joue sur le Nil la carte de la violence ou de la compromission démocratique selon les circonstances. L'une de ses particularités est son adaptabilité extrême aux circonstances, précisément. Et la densité de son réseau, dont les petits-fils du fondateur, Tariq et Hani Ramadan, représentent deux courants idéologiques assez peu éloignés l'un de l'autre. Le premier Centre islamique européen, créé par Hani Ramadan, est basé à Genève. Son site internet est accessible à tous et son contenu est éloquent.

    L'activisme de ces descendants et zélateurs d'Al-Bana a été décrypté, en tout cas celui de Tariq Ramadan, par Caroline Fourest, à qui l'ont doit cet immense travail d'analyse. Ce travail d'analyse que ses détracteurs qualifient d'"ignorant" car selon eux, il ne se réfère en rien, il est vrai, à la phraséologie des "savants" (entendre les oulémas) auxquels s'adresse le prédicateur. Analyse qui pourtant pose les termes d'une problématique véritable, et non d'une exégèse. Cette exégése dont les oulémas dispensent leurs adeptes de la pratiquer.

    Ce dialogue-en-lecture de Caroline Fourest (Tariq Ramadan a longtemps refusé de débatttre avec elle sur un plateau de télévision) a le mérite de pointer les ruses rhétoriques du prédicateur qui s'affuble de titres universitaires qu'il n'a pas, et d'en expliciter la clé principale, la taqyia. Notion qui dans l'islam, face à des mécréants, consiste à pratiquer un double langage destiné à s'en protéger, voire à les séduire dans l'espoir qu'ils se convertissent.

    Or si Tariq Ramadan est partisan d'une certaine forme de fondamentalisme, il déplore lui aussi l'absence de minarets en Suisse, que les salafis (ceux qui prônent le retour à un islam originel pur) eux, considèrent en revanche comme une abomination puisqu'ils n'existaient pas aux temps de la vie du prophète (non, je ne souhaite pas l'écrire avec une capitale initiale).

    Parce que dans sa vision "réformiste" de l'islam, largement critiquée par les "savants" auxquels il aime à faire appel, M. Ramadan n'oublie pas, malgré tout, que ce territoire non islamique que constituent les démocraties européennes demeure celui du "témoignage". Et que pour témoigner, eh bien, l'on se présente en habits neufs.


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  • Pourquoi laisser aux femmes volontaires ou contraintes le monopole de la burqa ? Contrairement à ce que l’on écrit, il s’agit d’un vêtement seyant, toutes tailles, dont on n’a pas encore épuisé les potentialités. J’ai la corpulence voulue pour m’ensevelir dans un hectare de tissu sombre. Et je pense que la burqa rendrait mille services à d’autres hommes un peu enveloppés dont elle pourrait dissimuler les chemises pas nettes, les costumes élimés, la mine patibulaire, le rictus présidentiel. J’y pense un peu pour le creux de l’hiver où la maladie sème la mort sur les places venteuses. Quel bel outil anti-microbes au moment où le H1N1 décimera les forces vives ! et pourquoi ne pas la proposer aux imams orientaux et occidentaux ? Elle éviterait la dispersion à tous les vents des poils de longues barbes désordonnées, contiendrait les tresses grasses des popes. Il faut en prévoir de pourpres, rouges ou ivoires afin de rendre un peu de tenue aux cardinaux et pape que leurs dentelles blanches, robes moirées et grosses bagues éfféminent plus qu’il n’ait raisonnable pour une religion de la dominance masculine. J’imagine aussi des burqas de demi saison, burqa-sauna, conçue avec le concours de Damart et des tissus intelligents pour lâcher de kilos superflus avant l’été. Avez vous pensé à la burqa estivale avec panneaux solaires et air conditionné rendant les villes fréquentables même durant les canicules ? La burqa sponsorisée, comme les abribus(r) de M Decaux. Plus l’imam serait imposant, plus sa burqa pourrait porter d’espaces publicitaires. Et pas besoin de la changer au changement de campagne de pub, juste, à l’ère du papier électronique, de la recharger à la webstation si elle ne comporte pas la wifi incorporée. Non, je pense que la burqa n’a pas encore été épuisée. Comment ne pas songer à un concours de couturiers en livrant le concept aux hardiesses de leur imagination ébourrifée ? Je les imagine présentant leurs créations aux premières Fééries érotiques qui auront lieu du 10 au 12 décembre à Rennes. Ca fera un bel événement. Surtout s’il se trouve quelques intégristes avec eux pour en découdre...


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