• Président c'est trop dur, la vie n'a pas de prix

    Terrassée par la grippe – enfin l'aventure! - j'écoutais hier soir d'un oeil torve – comme d'aucuns lisent d'un postérieur distrait – l'entretien télévisuel de not'cher'président avec deux grands journalistes sagaces, D. Pujadas et L Ferrarri. Il est cher et ils sont grands, car en notre beau pays ces temps-ci tout le monde est formidable, rien ne va plus mais tout va mieux.

    2012, ce n'est pas dans ses rêves. Non parce qu'il ne se raserait plus – marquées par l'incident qui a ému la France entière, ses joues en gros plan étaient imberbes -, mais parce que la charge présidentielle, mes braves, ce n'est pas une sinécure. Et en cinq ans de CDD, comment voulez-vous redresser une nation ? Il faudrait être fou pour travailler plus. Que les Français s'y préparent, donc. Le père symbolique les laisserait orphelins. Voilà ce que méritent ces ingrats.

    En éteignant le poste, l'angoisse m'étreint. Et si c'était vrai ?, me dis-je, plagiant un grand écrivain. Ne m'appelez plus jamais France, pensais-je, référant à un grand poète. Que je t'aime, que je t'aime, murmurai-je en m'ensommeillant, empruntant sans vergogne la ligne poétique d'un immense chanteur qui aura sûrement droit un jour à des funérailles nationales.

    Et c'est pétrie de références culturelles indépassables que je recouvrai soudain une mémoire médiatique. Nadine Morano. Guy Carlier. Encore un chef-d'oeuvre d'empathie. La secrétaire d'Etat défendant dignement sa robe face au sémillant chroniqueur qui ne l'avait pas aimée. Et la France éblouie sans doute découvrant que la dame connaît absolument par coeur l'oeuvre complète de Jean-Phi S. et de Mylène F. Et le chroniqueur exprimant, bouleversé, un amour longtemps impossible et de vaillantes excuses. Sincères, qui plus est.

    Mais or donc, quoi ? Ce gouvernement formidable disparaîtrait sitôt, abandonnant une France exangue à l'inculture politique qui frappe nécessairement le camp adverse ? A d'autres amoureux des arts et lettres bramant leur amour du fond de leur désarroi ?

    Ca dégoûline, disait Zemmour. Eric Zemmour ! Je dois faire un aveu, me mortifier à mon tour. Ecrire un livre, peut-être. Car en me rasant les gambettes, je m'en suis voulu, moi, de ne pas l'avoir toujours aimé.


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