• J'ai eu la tentation de taper "Google Images" sur mon clavier, avec en tête quelques photographies surréalistes, alors même que je n'ai jamais apprécié les surréalistes.

    J'ai eu la tentation de publier la liste des mots clés conduisant à ce blog, alors même que le référencement inintelligent me fait pouffer ("pouffer", syn. "rire de manière étouffée").

    J'ai eu la tentation de vous demander qui vous êtes, après trois ans, visiteurs, lecteurs, dont je ne sais rien et dont le silence, quelles que soient ses raisons, ressemble au mien.

    Par paresse je n'ai rien traduit, linguistiquement, culturellement, politiquement.

    Mais dès la suite, je te promets, je nous promets, de nous réveiller et d'écrire.


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  • Edward Hopper, Morning Sun.

    Une fenêtre, et alors ?
    1. Embrasser ma toute-belle. 2. Chérir tes vingt mètres carrés. 3. Rendre grâces à celle. 4. Revoir René. 5. Rendre grâce à ceux. 6. Pourquoi cet ordre ?. 7. Gare du Nord. 8. B, M, M, M, M, M, F, L, S, P, V. 7. Ecrire sur les personnages féminins des romans de Sarah Vajda. 8. "Quand j'étais en foyer Sona-Cotra, les jeunes venaient m'emmerder pour que je me convertisse." 9. N, je ne t'en veux pas. 10. Où ai-je fichu ce fichu briquet ? 11. "La cigarette tue, tralala." 12. Que de bruits, je pense, mais de pensée lente.


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  • - Pars du principe qu'un mec, c'est lâche. Mea culpa.
    - Drôle de principe. Je n'ai pas pour habitude de parler de mecs. Ni de les considérer comme lâches. Mea culpa.
    - Pourtant, ma belle, tu ne manques pas d'expérience en la matière. Personne autant que toi n'a jamais dit ce que n'est pas l'amour, et ce qu'il est.
    - Amie, ne pas blesser l'enfant qui dort. Parler c'est assez fatigant.
    - Chchchchh. Certes. Vinicius de Moraes et Maria Creuza, Canto de Ossanha.
    - Quand on te dit que tu as tout d'une Italienne ou d'une Brésilienne.
    - Quand on te dit que tu as tout d'une Brésilienne ou d'une Italienne. Dansons.


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  • Ils sont gentils. On leur dit de défiler le 9 mars contre l'oppression du marché, ils défilent. On leur dit que Bison Futé déconseille les routes rouges le week-end du 8 mai, ils partent en week-end, organisés en conséquence. On leur dit que c'est la Coupe de France de football, ils s'installent devant les écrans. Au fond, c'est à croire que le goût des cérémonies grandioses n'appartient pas qu'à Sarkozy.

    Mais Roselyne Bachelot, la fantasque Angevine, face à tous les problèmes, dont elle sait qu'ils appellent panem et circensum, propose une solution. Le Grenelle ultime. Le brain-storming équitable. Le rassemblement sans clivages. Le Grenelle du cul. Un excellent article de Lilian Massoulier ici.

    NB : S'il existe un pays sans football, sans cérémonies de football, sans stars de football et sans soirées de football, sans Grenelles et sans festivals culturels, merci de prévenir. J'émigre de suite.


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  • En partant tu m'embrasses, tu me souhaites de dormir quand même. Tes joues encore colorées des vacances, ces congés payés qui ont chronométré tes jours depuis environ dix ans, tu as quoi, tout juste la trentaine. Ton regard hébété, jamais tu n'aurais pu imaginer que ce serait un jour à toi que cette chose-là arriverait. Tu trembles un peu. C'est encore un écran de cinéma, un mauvais rêve. Demain tout va changer, tout sera au poste, en place.

    Et moi je te réponds tout sourire eh bien, j'en ai vu d'autres. Peur de rien. Des bagages, des changements, des pertes, du manque d'argent. Pas pour autant que je te tiendrai le discours des déhairhaches sur la mobilité. Ce n'est pas de ça que j'ai peur.

    Toi non, toi non et toi non plus vous ne savez pas. Cette vie, vous la viviez ainsi, ici. Cette vie que je n'ai jamais désirée, la tienne, la vôtre, me contemple, désarmée. Corps nu, innocent, fragile. De l'innocence à la bêtise, en moi la révolte et l'ennui, le chagrin le dispute au sarcasme. Comment, vous ne saviez pas. Comment, vous ne savez pas ! Les souvenirs m'encombrent. Ne demeure que ton visage, celui d'un condamné abasourdi par la sentence, précurseur qui s'ignore.

    La violence qui t'étreint n'est pas de son fait à lui. Cette violence m'est soudainement pire, comme celle des rescapés. Je pars fumer comme si la cigarette allait faire œuvre. Sa fumée t'apaiser en silence.

    Et l'inconnu à cet instant, avec son enthousiasme et ses questions.

    Je ne peux pas écrire ce soir.

    Tout fuit.

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