• Le PS et l'Internationale

    Sur tes avisés conseils, j'ai expérimenté la terrasse chic.

    Le soleil descendant s'improvisait telle une caresse, me souvenant de tous les printemps - délicatesse de nos contrées et nostalgie sous les Tropiques. Les garçons m'y ont accueillie comme seuls ceux d'ici savent le faire, l'œil brillant et la bouche en cerise. J'aime tant les cafés de quartier. Ce vent connu comme une promesse, apéritive posée sur dalles, plante silencieuse dans l'air du temps, je constate que je n'ai rien oublié, ni porte-monnaie ni briquet, comme à l'accoutumée en fait - bien que toute mémoire est un supplice.
    Le roman de Sarah Vajda, le verre de bordeaux à côté, et ce goût des soirées de province dont le charme sur moi est certitude.
    Je serais restée assise longtemps, plante silencieuse parmi les dalles, si ces professeurs de Culture n'avaient réveillé mes démons. "Le dernier Tavernier pêche par le scénario et les personnages secondaires, mais les acteurs principaux sont formidââââbles." Mais le pire était à venir lorsque, s'amusant du français trop pauvre de l'étudiante américaine dont ils commentaient les appâts cachés sous un manteau de laine avec ce que la bière consentait à laisser de langue à leur talent de ventriloque, s'étant à gorge déployée plaints du silence des journalistes sur leurs lumières de 68, ils informèrent la cantonnade, tract à la main : "We are ancient France".

    Je t'assure que j'aurais pu m'abstraire si je n'avais vu, dans le défilé du 1er Mai, le rang PS chanter l'Internationale.

  • Commentaires

    1
    Michel
    Dimanche 3 Mai 2009 à 10:50
    Mist, qui n'a rien à voir
    Il faut peut-être avoir traversé le bayou pour sentir cette sensation étrange, unique et inexplicable que cette terre séminole vous communique dès lors que vous parcourez la mangrove. Est-ce le brouillard qui vous surprend, inattendu, suggérant des formes et des ombres que vous imaginez d’un autre temps ? Le fait que vous passez, en quelques centaines de mètres, de l’organisation au diffus, de la civilisation à Artémis, déesse des limites ? Toujours est-il que quelque soit le film, la Louisiane le saisit, en fait sa chose, le sublime. Terre d’atrocités innommables, de victimes et de bourreaux successifs et interchangeables, cette contrée surréaliste vit dans un passé présent plus que toute autre. Les fables et la musique languissante - jazz ou cajun – vous emportent dans d’autre limbes, des sens et de l’âme et, pour quelques instants, l’histoire efface vos histoires…
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